[JV] Dragon’s Crown

Bonjour à tous, c’est Tof, votre chroniqueur JV.

S’il y’a un genre depuis longtemps tombé en désuétude, c’est bien le Beat’em All. Depuis Guardian Heroes sur Saturn, il faut bien avouer qu’on a pas eut énormément de choses à se mettre sous la dent (et ne me parlez pas de l’ignoble Double Dragon Neon ! ).

C’est certainement ce que se sont dis les gars de Vanillaware en se lançant dans le développement du chef d’oeuvre abordée aujourd’hui : Dragon’s Crown.

Trailer de Dragon’s Crown

Le Nain-trépide

L’histoire du jeu est très simple : vous incarnez un héro à choisir parmi 6 classes (Guerrier, Amazone, Nain, Magicien, Elfe et Sorcière) qui va se retrouver entraîné, par sa soif de gloire et  d’aventure, dans le réveil d’un ancien dragon qui va menacer le royaume entier.

Vous l’aurez deviné, le pitch est on ne peut plus classique et reprends tous les canons de l’univers médiéval fantastique : dragons, harpies, wyvernes, gorgones, orcs & gobelins, kraken… tout le bestiaire traditionnel y passe avec brio (avec quelques ajouts originaux, comme les 40 voleurs ou un niveau entier fabuleux rempli d’allusions délirantes aux Monty Pythons), le tout mené par une direction artistique incroyable.

La direction artistique, parlons en car elle a fait couler pas mal d’encre, en particulier à cause du design de la Sorcière (et de ses boobz en forme de flotteurs) et de l’Amazone (taillée comme une bodybuildeuse de compétition). Ces deux persos, hyper sexués ont souvent été taxés d’ultra sexistes et de misogynes uniquement là pour exciter les ados pré pubères.

Personnellement, et vu le nombre d’allusions et de clins d’œils humoristiques très fins qui parsèment le jeu, je penses que ces persos sont affublés de formes outrancières et caricaturales à dessein, dans le but ouvert de se moquer des canons habituels qui règnent dans le genre du médiéval-fantastique.

« Ah ouais, l’amazone doit être en string et la sorcière doit être une bonasse à boobz pour donner envie aux joueurs de les utiliser ? OK ! On va vous en coller une d’amazone en string et une sorcière à boobz ! Z’allez voir !!!« 

Ce qui serait bien plus cohérent avec le reste de l’esprit du soft (la représentation d’autres persos tel que le nain qui, bien que court sur pattes, a un torse tellement  monumental qu’il s’avère aussi grand que le reste du cast, ou le guerrier et sa tête de héros de Yaoi engoncé dans son armure bourrine par exemple)

Le Nain-battable

Visuellement, et une fois les polémiques à deux balles mises de coté, le jeu est un véritable bonbon pour les yeux. Si tu cherches magnifique dans le dictionnaire, y’a pas de définition y’a juste la jaquette du jeu (certains reconnaîtront la citation). Tout  a été dessiné à la main avec talent et ça se voit. Que ça soit dans le style graphique, dans le choix des couleurs ou dans les détails hallucinants qui fourmillent dans le décor, tout dans ce jeu respire le soin extrême.

L’animation n’est pas en reste et réussit le tour de force de donner l’impression de se trouver devant un magnifique livre d’illustrations dont les personnages de papier se seraient animés. C’est beau, c’est fluide (du moins sur PS3, j’ai eut écho de quelques petits ralentissements çà et là sur PS Vita, mais rien de dramatique)

En fait, c’est tout le jeu qui reprends la charte graphique des livres de contes : les personnages et leurs apparences improbables directement tirés d’un recueil d’illustrations, les décors chatoyants, la carte du monde qu’on croirait faite de miniatures de carton, même la mise en scène , avec son narrateur vous racontant l’histoire et faisant les dialogues, nous ramènes aux contes de fée qu’on nous racontait le soir. Un travail d’une délicatesse rare.

Le Nain-tellectuel

Niveau système de jeu, celui ci se révèle bien moins bourrin qu’on pourrait le croire au premier abord. Chaque perso a un gameplay plus ou moins complexe mais à chaque fois très différent : le guerrier est un combattant rapide pouvant protéger le groupe avec son bouclier, l’amazone est une guerrière puissante pouvant lancer son arme et qui devient plus forte et rapide au fur et à mesure de ses enchainements, le nain est le bourrin du jeu, pouvant soulever et lancer les ennemis, l’elfe est l’archère du groupe, mortelle avec son arc et le magicien et la sorcière sont logiquement les personnages les plus meurtriers, mais aussi les plus fragiles et complexes à utiliser.

Chacune de ces classes est complémentaire des autres (le guerrier qui protège, la sorcière et ses capacités de soutien…) et vous pourrez constituer un groupe de 4 personnes, composé d’autres joueurs (en ligne après quelques heures de jeu ou en local) ou de compagnons contrôlés par l’IA ressuscités à partir d’ossements disséminés dans les niveaux. A noter que depuis une récente MaJ, le jeu est devenu Cross Play et les joueurs Vita pourront se joindre aux joueurs PS3 et vice-versa.

En dehors des combats, le jeu se dote d’un aspect RPG assez inspiré de Diablo : vos personnages gagnent en niveau afin de gagner en puissance et de s’acheter des compétences, vous lootez des coffres au trésors renfermant des équipements de différents niveaux de qualité (allant de E à S) qui vous confèrent parfois des statistiques ou des capacités supplémentaires et vous aurez différentes quêtes annexes à effectuer allant de faire un niveau en solo à trouver une salle cachée et actionner le mécanisme secret libérant un trésor particulier. Ces quêtes annexes, en plus de vous rapporter XP et or, vous débloqueront des artworks tous plus splendides les uns que les autres dessinés par des invités de marque (en vrac : Bengus, Akiman ou Kinu Nishimura).

Le Nain-… oooooh et puis zut !!!

Que donne le jeu au final ?

On se retrouve avec un titre beau, profond, riche, offrant des dizaines d’heures de jeu, j’en suis à une quarantaine d’heures et je suis encore loin d’avoir tout déniché avec mon elfe… et j’ai encore les autres persos à faire.

Les esprits chagrins lui reprocheront peut être de ne proposer qu’une seule histoire et de ne pas proposer un arc scénaristique par personnage, mais ne boudons pas notre plaisir, ce défaut n’est que pécadille et on est définitivement devant un des meilleurs jeux de cette fin d’année pouvant tenir tête sans broncher aux gros blockbusters niveau qualité et finition.

Ci dessous, quelques artworks déblocables dans le jeu :

• Editeur : Atlus
• Prix : 49.99€
• Genre : Beat’em All/RPG
• Support : PS3 – PS Vita
• Date de sortie fr : 10/10/2013
• Mode en ligne disponible après quelques chapitres.

Attention cependant, le jeu est intégralement en anglais

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Je ne saurais que trop le conseiller à tous ceux désirant s’évader un peu des sempiternels Call of  ou Assassin’s Creed. L’univers est vraiment enchanteur, l’aventure longue et intéressante et le challenge bien corsé. Un pur concentré de bonheur et un titre tout bonnement fabuleux !

@Tof